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À l’approche de la Journée internationale de la femme, la présidente du conseil d’administration d’Unitaid appelle à une action urgente pour améliorer l’accès à la prévention du cancer du col de l’utérus pour les femmes vivant dans des contextes à ressources limitées

Peu de domaines de la santé offrent autant de potentiel pour faire progresser les objectifs de développement durable qu’un investissement dans la santé des femmes. Pourtant, les inégalités entre les sexes privent les femmes des opportunités et du pouvoir d’accéder aux soins, et dépriment les conditions qui touchent spécifiquement les femmes. Les femmes des pays […]

Peu de domaines de la santé offrent autant de potentiel pour faire progresser les objectifs de développement durable qu’un investissement dans la santé des femmes. Pourtant, les inégalités entre les sexes privent les femmes des opportunités et du pouvoir d’accéder aux soins, et dépriment les conditions qui touchent spécifiquement les femmes. Les femmes des pays à revenu faible ou intermédiaire sont confrontées à des défis encore plus grands, avec une attention et un financement limités consacrés à la résolution des problèmes de santé qui touchent principalement les habitants de ces pays.

Le cancer du col de l’utérus en est un exemple. Bien qu’il soit hautement évitable et guérissable lorsque les femmes ont accès à la prévention, au dépistage et au traitement, quelque 300 000 femmes meurent chaque année du cancer du col de l’utérus. 90 % des femmes qui décèdent vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire où l’accès aux traitements préventifs est rare.

À la veille de la Journée internationale de la femme (8 mars), Marisol Touraine, présidente du Conseil d’administration d’Unitaid, a appelé à une action urgente pour garantir que les femmes du monde entier aient accès aux soins vitaux qui peuvent prévenir l’une des principales causes de cancer chez les femmes.

Elle a prononcé son discours lors de la séance d’ouverture du Forum sur l’élimination du cancer du col de l’utérus, un effort mondial visant à catalyser l’élan national et mondial visant à mettre fin à cette maladie évitable, qui se déroule à Carthagène des Indes, en Colombie, du 5 au 7 mars. Les gouvernements, les donateurs, les institutions multilatérales et les partenaires ont annoncé de nouveaux engagements politiques, programmatiques et financiers majeurs, dont près de 600 millions de dollars de nouveaux financements pour éliminer le cancer du col de l’utérus.

Les partenaires co-organisateurs du Forum comprennent Unitaid, aux côtés des gouvernements colombien et espagnol, la Fondation Bill & Melinda Gates, Gavi, l’Alliance du Vaccin, le Mécanisme de financement mondial, l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS), l’UNICEF, les États-Unis. Agence pour le développement international (USAID), la Banque mondiale et l’Organisation mondiale de la santé.

Les propos de Mme Touraine sont reproduits intégralement ci-dessous.

Apprenez-en davantage sur le travail d’Unitaid dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus dans notre dossier d’information.

 

Excellences,

Chers collègues,

C’est un grand honneur pour moi d’être parmi vous aujourd’hui. Par courtoisie, je vais maintenant parler espagnol.

[Traduit de l’espagnol]
Mesdames et Messieurs,

Toutes les deux minutes, une femme meurt d’un cancer du col de l’utérus, une maladie que nous savons prévenir, détecter et guérir. Cette réalité est choquante.

C’est d’autant plus choquant que cette maladie touche les femmes les plus défavorisées : 90 % des femmes qui meurent du cancer du col de l’utérus vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, et plus que d’autres, elle touche les femmes vivant avec le VIH.

Il existe déjà un vaccin qui fonctionne avec une seule injection. Nous avons également prouvé l’efficacité de nos méthodes de dépistage et de traitement. Alors pourquoi ces solutions ne parviennent-elles pas à tous ceux qui en ont besoin ?

Aussi efficace qu’un traitement soit, son intérêt est limité s’il n’est pas accessible à tous. C’est pourquoi le rôle spécifique d’Unitaid, l’organisation multilatérale associée à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) que je préside, est axé sur la suppression des barrières qui entravent l’accès à la santé afin que les innovations puissent être portées à tous, partout dans le monde. Notre ambition est d’identifier dans un premier temps des traitements, tests et outils innovants, puis de les traduire en solutions concrètes pour les populations les plus vulnérables. Nous sommes une organisation très pragmatique, à la recherche de solutions concrètes pour que les gens vivent et vivent mieux. Nous avons travaillé dans les domaines du VIH, du paludisme et de la tuberculose avec des résultats spectaculaires. Nous avons apporté de l’oxygène médical là où il n’y en avait pas pendant la pandémie de COVID-19. Nous avons développé une stratégie d’impact climatique qui nous permettra de continuer à sauver des vies sans nuire à l’environnement. Et bien entendu, la santé maternelle et infantile est l’une de nos priorités majeures. Les résultats parlent d’eux-mêmes : 170 millions de personnes bénéficient chaque année de notre travail. Depuis notre création en 2006, nous avons facilité l’accès à plus de 100 produits de santé innovants.

Plus précisément, nous sommes le plus grand bailleur de fonds d’innovations visant à dépister et traiter le précancer du col de l’utérus chez les femmes des pays à revenu faible ou intermédiaire. Notre travail dans 14 pays sur trois continents a permis de développer des modèles efficaces de prévention secondaire et de jeter les bases de programmes nationaux d’élimination du cancer du col de l’utérus dans le monde entier.

Nous nous sommes concentrés sur la nécessité d’étendre les services de lutte contre le cancer du col de l’utérus au-delà des établissements de santé et de garantir que les outils fonctionnent dans les contextes aux ressources limitées.

Dans un premier temps, nous avons travaillé sur des méthodes d’auto-collecte simples et pratiques. L’examen pelvien, traditionnellement utilisé pour prélever un échantillon du col de l’utérus, peut, pour des raisons allant de considérations culturelles ou religieuses à la peur ou à la honte, dissuader les femmes de se soumettre au test. Tirant les leçons de notre expérience réussie dans la promotion de l’autodépistage du VIH, Unitaid a été pionnière en matière de stratégies d’auto-collecte pour le dépistage du VPH.

En outre, Unitaid a contribué à l’introduction de dispositifs d’ablation thermique portables, alimentés par batterie, simples à utiliser et a obtenu des réductions de prix de près de 50 %. L’expertise d’Unitaid et sa capacité à négocier les prix des outils médicaux sont reconnues comme uniques. En pratique, ces outils permettent de réaliser des traitements dans des centres de soins primaires, voire dans le cadre de programmes de proximité, pour un quart du coût de la cryothérapie par femme traitée. C’est un programme spectaculaire, dont nous sommes fiers, car des femmes et des infirmières nous disent qu’il a changé leur vie.

Chez Unitaid, nous savons que les actions en faveur des femmes ne peuvent se faire sans leur participation. Nous sommes disposés à travailler avec eux, avec leurs communautés, car une maladie s’inscrit dans une situation plus globale. Ainsi, pour bien guérir, nous avons besoin d’une vision sociale et économique globale.

Deux ans seulement après le lancement de la stratégie d’élimination de l’OMS, Unitaid avait déjà mis en œuvre des modèles qui ont atteint avec succès l’objectif de l’OMS consistant à fournir un traitement à 90 % des femmes présentant des cellules précancéreuses du col de l’utérus.

Entre 2019 et 2023, nos programmes ont touché environ 1,5 million de femmes sur trois continents, formé des dizaines de milliers d’agents de santé et augmenté considérablement le nombre de centres de santé proposant des dépistages, des dépistages et des traitements préventifs vitaux.

Vous comprenez désormais comment, chez Unitaid, nous sommes convaincus que la communauté internationale a mis en place les conditions nécessaires pour mettre fin au fléau du cancer du col de l’utérus. De notre côté, nous nous engageons à accompagner les pays et la communauté internationale dans la mise en œuvre et le déploiement de ces solutions. Nous continuerons également à rechercher des solutions encore plus appropriées et abordables. Mais pour tenir les promesses de ces outils, nous avons besoin de tout le monde.

Le moment est venu pour les gouvernements et les organisations internationales de tenir les promesses faites pour des solutions dont l’efficacité est déjà démontrée et prouvée. Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin d’une volonté politique forte. Premièrement, pour que les pays puissent déployer massivement notre programme d’élimination du précancer du col de l’utérus.

Je tiens également à insister sur le fait que l’élimination de ce cancer nécessite une approche holistique, comprenant non seulement la prévention primaire, mais aussi le rôle fondamental du dépistage et du traitement secondaires.

Bien entendu, le vaccin contre le VPH représente un fantastique espoir en matière de prévention. Mais nous devons également nous engager à garantir une large disponibilité de méthodes de dépistage et de traitement efficaces si nous voulons parvenir à éliminer le cancer du col de l’utérus au cours de notre vie et étendre la protection aux millions de femmes qui ne peuvent pas bénéficier du vaccin.

Les solutions sont déjà là ; honorons ensemble les promesses qui sont entre nos mains !

Près de 600 millions de dollars de nouveaux financements ont été engagés pour faire progresser les efforts d’élimination du cancer du col de l’utérus lors du Forum de cette semaine.

Apprenez-en davantage sur le travail d’Unitaid dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus dans notre dossier d’information.

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