Genève – Un nouveau rapport publié aujourd’hui par Unitaid révèle que le dolutégravir (DTG), traitement salvateur contre le VIH, a contribué de manière inattendue à une réduction significative des émissions de carbone par rapport au précédent traitement de référence, l’éfavirenz. La publication de ces résultats intervient quelques jours avant la conférence de l’International AIDS Society (IAS), qui est le principal rendez-vous mondial consacré à la recherche et aux politiques relatives au VIH.
Le rapport, intitulé « The untold story of dolutegravir: When climate impact goes hand-in-hand with access to better treatments », explique en quoi le DTG, qui est désormais le traitement privilégié contre le VIH pour plus de 24 millions de personnes dans les pays à revenu faible et intermédiaire, est bénéfique à la fois pour la santé mondiale et pour l’environnement. Dans la lignée du rapport « From milligrams to megatons » publié par Unitaid l’an dernier, lequel proposait une évaluation de 10 produits de santé essentiels sous l’angle du climat et de l’environnement, le présent rapport est le premier à analyser l’impact environnemental d’un médicament unique, largement utilisé, par rapport à un médicament similaire. Il comprend également un avant-propos du Fonds vert pour le climat soulignant la nécessité d’intégrer les considérations climatiques dans les interventions sanitaires.
Selon les estimations contenues dans ce rapport, l’adoption du DTG aura permis d’éviter le rejet de plus de 26 millions de tonnes d’équivalent CO2 dans l’atmosphère entre 2017 et 2027, par rapport aux émissions qui auraient été générées si l’éfavirenz était resté le traitement antirétroviral de première et de deuxième intention utilisé à l’échelle mondiale au cours de la même période. À titre de comparaison, cela reviendrait à éliminer l’ensemble des émissions de carbone produites pendant dix ans par toute la ville de Genève (Suisse).
Le DTG est le médicament antirétroviral le plus efficace et le moins coûteux développé à ce jour. Il a été rapidement déployé à grande échelle dans les pays à revenu faible et intermédiaire à partir de 2017, grâce à une action mondiale concertée d’Unitaid, des fabricants, des gouvernements, des organisations mondiales œuvrant dans le domaine de la santé et des communautés touchées. Il s’agit désormais du traitement de référence dans plus de 110 pays à revenu faible ou intermédiaire.
Il est essentiel de bien comprendre l’impact environnemental des traitements afin de prendre des décisions éclairées qui soient bénéfiques à la fois pour les personnes et pour la planète », a déclaré Vincent Bretin, directeur de l’équipe Résultats et climat d’Unitaid. « Ce rapport démontre qu’il est possible d’améliorer la santé de manière significative tout en réduisant les émissions de carbone. En adoptant des pratiques innovantes et en accordant la priorité aux principes de durabilité, nous pouvons faire en sorte que des médicaments comme le DTG soient non seulement efficaces, mais aussi respectueux de l’environnement.
Vincent Bretin
Director of Unitaid’s Results and Climate Team
Il a été constaté que par rapport à l’éfavirenz, le DTG exige une quantité moindre de principe actif pharmaceutique, ce qui se traduit naturellement par des émissions plus faibles pendant le processus de production. L’optimisation des chaînes d’approvisionnement, favorisée par des efforts coordonnés d’amélioration des processus de distribution et de production, contribue également à une meilleure efficacité environnementale.
Bien que l’empreinte carbone du DTG soit nettement inférieure à celle de son prédécesseur, elle reste très élevée. Le rapport propose aussi plusieurs mesures susceptibles de réduire encore davantage les émissions liées au DTG, qui pourraient s’appliquer à d’autres médicaments d’usage courant. Par exemple, une réduction de près de 40 % de ces émissions pourrait être obtenue grâce à des mesures d’économie telles que l’optimisation des processus en vue d’une utilisation plus rationnelle de l’énergie et des matières premières, et une réduction supplémentaire de 50 % pourrait résulter de l’adoption de l’énergie verte et de matières respectueuses de l’environnement.
Compte tenu du rôle unique qu’elle joue dans l’orientation des marchés, Unitaid s’est engagée à promouvoir les enseignements de ce rapport. En collaboration avec des partenaires dans les domaines du climat et de la santé, Unitaid entend faciliter l’introduction, la promotion et l’accès équitable à des produits de santé à la fois plus économes en carbone et plus résilients face aux changements climatiques.
Unitaid continue d’appeler le secteur mondial de la santé, les décideurs politiques, les gouvernements, les instituts de recherche et les principaux acheteurs de produits pharmaceutiques à prendre dès à présent les mesures nécessaires pour que les produits de santé essentiels restent accessibles et adaptés aux besoins face à l’évolution du climat.
Consulter le rapport complet : The untold story of dolutegravir: When climate impact goes hand-in-hand with access to better treatments
About Unitaid
We save lives by making new health products available and affordable for people in low- and middle-income countries. We work with partners to identify innovative treatments, tests and tools, help tackle the market barriers that are holding them back, and get them to the people who need them most – fast.
Since we were created in 2006, we have unlocked access to more than 100 groundbreaking health products to help address the world’s biggest health challenges, including HIV, TB, and malaria; women’s and children’s health; and pandemic prevention, preparedness and response. Every year, more than 300 million people benefit from the products we’ve helped roll out.
About dolutegravir and efavirenz
In 2014, the innovative new HIV drug, dolutegravir (DTG) was approved; it was faster working, had fewer side effects and had the potential to be less expensive than the existing first-line antiretroviral therapy (ART) at the time, efavirenz. Unitaid brought together partners, including the Medicines Patent Pool, manufacturers, researchers, communities and scale-up partners like the Global Fund to Fight AIDS, Tuberculosis and Malaria to make DTG affordable and accessible for people with HIV in low- and middle-income countries. DTG replaced efavirenz as the leading first-line ART for people with HIV and is now taken by more than 24 million people in low- and middle-income countries.
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