Points essentiels
Genève – Unitaid a publié aujourd’hui son dernier rapport de synthèse sur les technologies à l’occasion du Congrès mondial sur le cancer se tenant à Genève. Le rapport brosse un portrait complet des technologies actuelles – ainsi que des innovations prometteuses – pour la détection précoce et le traitement efficace des lésions précancéreuses qui conduisent au cancer du col de l’utérus, une des maladies les plus mortelles pour les femmes à l’échelle mondiale.
Chaque minute et demie, une femme meurt d’un cancer du col de l’utérus, soit 350 000 décès par an. Presque tous ces décès – environ 94 % – surviennent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, en grande partie à cause d’un accès inadéquat à des moyens de détection précoce et de traitement. Le cancer du col de l’utérus peut être guéri s’il est diagnostiqué tôt et traité promptement. Jusqu’à une date récente, les outils de détection et de traitement du cancer du col de l’utérus étaient, pour nombre d’entre eux, inabordables ou mal adaptés aux contextes faibles en ressources.
La dernière parution d’une série de rapports de synthèse sur les technologies d’Unitaid, intitulée Screening and treatment of precancerous lesions for secondary prevention of cervical cancer (Dépistage et traitement des lésions précancéreuses pour la prévention secondaire du cancer du col de l’utérus), répertorie avec autorité les outils technologiques, les études de cas et les preuves scientifiques. La synthèse met en contexte les technologies dans le cadre des solutions qui fonctionnent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, parallèlement aux dernières recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Elle s’intéresse particulièrement aux outils de dépistage, de diagnostic et de traitement des lésions précancéreuses, ainsi qu’aux technologies d’avenir comme le dépistage assisté par l’intelligence artificielle.
« Ce n’est pas de la science-fiction.Il s’agit de technologies transformatrices dont l’efficacité a été éprouvée. Nous sommes fermement convaincus qu’elles peuvent offrir des solutions dans n’importe quel contexte où des femmes ont besoin de soins de santé, affirme Smiljka de Lussigny, responsable de portefeuille pour le cancer du col de l’utérus chez Unitaid. Nous le savons parce que nous avons travaillé avec ces produits dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, nous avons déterminé ce qui fonctionne dans les programmes que nous finançons en recueillant des preuves scientifiques et en réalisant des études de cas, et nous avons contribué à stabiliser les prix et la disponibilité des produits de santé sur le marché. »
Depuis 2019, Unitaid a investi plus de 81 millions de dollars US dans les programmes nationaux des pays à revenu faible ou intermédiaire désireux d’introduire ces nouvelles technologies de détection et de traitement des lésions précancéreuses. Parmi ces technologies, on compte des tests de dépistage du papillomavirus humain (le virus causant le cancer du col de l’utérus), des méthodes d’autocollecte utilisables hors des cliniques de santé et des dispositifs d’ablation thermique moins coûteux, portables et faciles d’utilisation pour le traitement précancéreux. Grâce à l’approche d’orientation des marchés d’Unitaid, le coût des tests de dépistage du papillomavirus humain a été réduit de 40 % et celui des dispositifs d’ablation thermique de 45 %.
En 2020, l’OMS a lancé la « Stratégie mondiale en vue d’accélérer l’élimination du cancer du col de l’utérus », qui repose sur trois piliers essentiels : vaccination, dépistage et traitement précancéreux, et traitement du cancer. Bien que le vaccin contre le papillomavirus humain soit disponible depuis plus de dix ans, son taux de couverture dans les pays à revenu faible ou intermédiaire est loin de la cible de 90 % fixée dans la stratégie de l’OMS. Les programmes de vaccination ciblent les filles âgées de 9 à 14 ans, ce qui laisse la plupart des femmes adultes vulnérables à l’infection et exposées au risque de développer un cancer. Pour que le cancer du col de l’utérus soit éliminé le plus rapidement possible et avec un impact maximal, la vaccination doit être mise en œuvre conjointement avec le dépistage des femmes. Le leadership des pays est la clé du succès, surtout dans le soutien et la pérennisation des programmes de dépistage et de traitement.
« Même lorsque nous aurons atteint la couverture vaccinale complète, il faudra dépister le cancer du col de l’utérus pendant des décennies encore pour protéger les femmes non vaccinées, a précisé Smiljka de Lussigny. Pour y arriver, nous aurons besoin d’outils abordables et accessibles qui atteindront toutes les femmes, où qu’elles soient. Le nouveau rapport d’Unitaid montre toute la diversité des outils à notre disposition dès aujourd’hui et met en lumière des perspectives prometteuses pour l’avenir. Il n’y a aucune excuse pour l’inaction. Il existe des technologies pour nous aider à réduire et à éliminer le cancer du col de l’utérus dans les pays où les besoins sont les plus grands. »