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Journée internationale des femmes : Réduire les inégalités d’accès aux médicaments vitaux entre les hommes et les femmes

Journée internationale des femmes : Réduire les inégalités d’accès aux médicaments vitaux entre les hommes et les femmes

La persistance des inégalités entre les hommes et les femmes entraîne des lacunes en matière de financement et de recherche portant sur les problèmes de santé qui touchent principalement les femmes. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, cette situation est amplifiée par des obstacles relatifs au coût élevé des produits de santé, qui bien souvent sont mal adaptés à l’environnement, et par des inégalités sociales supplémentaires qui viennent limiter l’accès des femmes aux solutions de santé vitales.

À l’occasion de la Journée internationale de la femme, le 8 mars, Unitaid reste déterminé à éliminer les obstacles pour améliorer la vie et la santé des femmes dans les milieux à ressources limitées.

Faire progresser les médicaments pour prévenir la principale cause de décès pendant l’accouchement

Rhoda a eu la chance de survivre à une hémorragie post-partum, mais des dizaines de milliers de femmes comme elle meurent chaque année. La quasi-totalité d’entre elles vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Crédit photo : LSHTM.

« Il y a quelques années, j’ai eu un bébé », explique Rhoda, une femme nigériane qui a accouché chez elle avant que les choses ne tournent mal. « J’ai accouché de mon bébé et mon sang a commencé à couler. On m’a emmenée en urgence à l’hôpital. J’avais perdu conscience. »

Rhoda a fait une hémorragie, un état traumatique et potentiellement mortel qui constitue l’une des principales causes de mortalité pendant l’accouchement. Les femmes qui vivent dans les pays à revenu faible et intermédiaire représentent 99 % des décès dus à une hémorragie post-partum, ce qui s’explique en grande partie par le manque de prévention adéquate et d’options de traitement dans ces environnements.

L’Ocytocine, le médicament le plus couramment utilisé pour prévenir et traiter les hémorragies post-partum, doit être conservé dans des conditions respectant la chaîne du froid pour rester efficace. Puisque de telles conditions sont difficiles à maintenir dans les environnements à faibles ressources, la qualité du médicament peut en pâtir. De plus, à l’instar de Rhoda, dans ces pays, de nombreuses femmes accouchent à domicile sans bénéficier d’une assistance médicale compétente et elles ne peuvent par conséquent pas bénéficier des médicaments qui permettent de prévenir les saignements ou de les arrêter une fois qu’ils se produisent.

Rhoda a eu beaucoup de chance et a survécu, mais cette expérience l’a terrifiée. Elle avait déjà perdu sa plus jeune sœur des suites de complications survenues lors de son accouchement.

Les outils et traitements qui permettent de prévenir les états graves comme celui-ci sont généralement développés en vue d’être utilisés dans les pays à revenu élevé. En effet, bien souvent, les personnes se trouvant dans des environnements à revenu faible ne peuvent pas bénéficier d’un produit dont la mise en œuvre à grande échelle est tout simplement impossible en raison de contraintes liées aux infrastructures, de coûts élevés ou d’autres problèmes.

Il existe plusieurs alternatives potentielles de bonne qualité pour prévenir et traiter les hémorragies post-partum, mais des recherches cliniques et opérationnelles supplémentaires sont nécessaires pour en permettre la mise en œuvre. Unitaid apporte son soutien aux travaux nécessaires pour réduire les obstacles à l’accès à trois médicaments prometteurs. Ces produits stables à température ambiante destinés à traiter les hémorragies graves permettraient aux femmes se trouvant dans des environnements de santé de faible niveau d’avoir accès à des soins vitaux. Ces travaux mettent également en avant l’utilisation d’un médicament préventif, qui peut être auto-administré et pourrait contribuer à protéger la vie de millions de femmes comme Rhoda qui accouchent à domicile.

Améliorer les outils et les stratégies pour prévenir le cancer du col de l’utérus

Aminata est l’une des plus d’un million de femmes qui ont subi un dépistage des premiers signes de cancer du col de l’utérus grâce à des programmes financés par Unitaid. Crédit photo : Clinton Health Access Initiative (CHAI).

« J’avais peur, je pensais que j’avais le cancer », a déclaré Aminata, lorsqu’elle a reçu un résultat positif à son dépistage du papillomavirus humain (PVH). « Mais [le professionnel de santé] m’a expliqué que j’avais simplement le virus qui cause le cancer du col de l’utérus et que le traitement était gratuit. »

Les progrès récents du dépistage et de la prévention du cancer du col de l’utérus en font un cancer qui peut très facilement être prévenu lorsque les femmes ont accès à des services de santé. Cependant, 90 % des 300 000 femmes qui meurent de ce cancer chaque année vivent dans des pays à revenu faible et intermédiaire, où l’accès aux services de prévention est pratiquement inexistant.

Le cancer du col de l’utérus se produit lorsque des cellules anormales poussent et se répliquent sur le col de l’utérus, ce qui découle pratiquement toujours d’une infection au PVH non traitée. Il est essentiel de réaliser des dépistages fréquents afin de repérer rapidement les cellules pré-cancéreuses et le traitement, qui consiste à retirer les cellules, est crucial si l’on veut éviter que le cancer ne progresse. Cependant, la mise en œuvre de ces services n’est pas réaliste en raison des coûts élevés et du recours à des appareils de traitement qui ne sont pas adaptés à des environnements où les ressources sont limitées.

Des solutions innovantes sont toutefois prometteuses, de nouveaux tests du PVH fournissent des méthodes de dépistage plus précises et des appareils portables faciles à utiliser pour traiter les cellules pré-cancéreuses peuvent répondre d’une manière plus adaptée aux besoins propres à de tels systèmes de santé. Les programmes d’Unitaid dans 14 pays montrent bien comment intégrer ces outils au sein des services de santé existants et promeuvent un modèle de prévention du cancer du col de l’utérus plus abordable et très efficace, qui est prêt pour une mise en œuvre à grande échelle.

« J’ai reçu le traitement et l’année suivante, mon test était négatif », a déclaré Aminata, qui fait partie des femmes, dont le nombre dépasse le million, qui ont bénéficié de services de prévention grâce au programme d’Unitaid. « Désormais, j’encourage les autres femmes d’ici à se faire tester. Je leur dis qu’il ne faut pas avoir peur du test, mais bien de la maladie ! »

Des recherches cruciales permettent aux femmes enceintes de bénéficier en toute sécurité des meilleurs médicaments

Jackie apporte son soutien pour aider les femmes vivant avec le VIH à s’adapter au traitement. Crédit photo : Université de Liverpool / DolPHIN2.

« Vous savez, elles viennent quand elles sont au plus bas, quand elles sont brisées », explique Jackie, une femme ougandaise vivant avec le VIH qui apporte un soutien de pair à d’autres femmes prenant un traitement contre le VIH. « Je leur parle. Je leur donne de la force. Je leur dis que la vie continue. Je leur dis, vous voyez, moi aussi je suis séropositive, je prends les médicaments. Et, petit à petit, elles deviennent plus fortes en me voyant le faire. »

De nombreuses femmes découvrent leur séropositivité pendant leur grossesse. Dans des environnements à faibles ressources, où vivent la majorité des femmes séropositives, dans le cadre d’une grossesse, il est courant de ne faire appel à des services de santé qu’au cours du deuxième ou du troisième trimestre.

Des traitements antirétroviraux peuvent prévenir la transmission du virus entre la mère et l’enfant. Cependant, lorsque le diagnostic de séropositivité intervient à un stade plus avancé de la grossesse, il est nécessaire que le médicament fonctionne rapidement afin de faire baisser la charge virale de la femme avant l’accouchement.

Un nouveau traitement contre le VIH est devenu accessible et permet de faire baisser plus rapidement et plus efficacement la charge virale, il avait donc le potentiel de réduire fortement le risque de transmission du VIH de la mère à l’enfant. Ce médicament, appelé dolutégravir, n’avait encore jamais été testé dans le cadre d’une grossesse et la crainte qu’il puisse entraîner des complications lors de l’accouchement avait poussé de nombreux pays à recommander aux femmes enceintes et aux femmes en âge de procréer de ne pas utiliser ce nouveau traitement.

La réalisation d’études cliniques sur des femmes enceintes est un processus complexe et les entreprises pharmaceutiques peuvent les reléguer au second plan et choisir de se concentrer sur l’obtention d’approbations pour l’utilisation de médicaments applicables à de plus grands groupes de population.

Le financement de telles études est cependant essentiel si l’on veut permettre à tout le monde de bénéficier en toute sécurité des meilleurs traitements existants. Les efforts mis en œuvre par Unitaid, via l’étude DolPHIN2, ont contribué à faire progresser considérablement les traitements destinés aux femmes vivant avec le VIH ou d’autres maladies. De nos jours, le dolutégravir est le traitement de première ligne recommandé pour toutes et tous et il contribue à éviter l’infection par le VIH d’un nombre incalculable de nouveau-nés.

« J’aime mon travail », affirme Jackie. « Au final, les femmes deviennent fortes. Je me sens bien quand ces femmes ont des bébés séronégatifs. Je me sens bien lorsqu’elles répondent bien au traitement. »

Protéger les personnes les plus exposées au paludisme

Manuela aide à atteindre les gens avec une nouvelle intervention de lutte contre le paludisme dans le cadre du projet BOHEMIA. Crédit photo : ISGlobal.

« Il me faudrait plus de dix doigts pour compter le nombre de fois où j’ai eu le paludisme », déclare Manuela Brito, une infirmière qui travaille également sur le terrain dans le cadre d’un projet sur le paludisme au Mozambique.

Pendant plusieurs années, Mme Brito a travaillé comme infirmière au sein d’un service de santé maternelle. La grossesse réduit l’immunité des femmes face au parasite du paludisme, ce qui les rend, elles et leur bébé, plus susceptibles d’être infectées.

« J’ai vu la peur dans les yeux des femmes enceintes atteintes de paludisme. Rien de ce que nous pouvions leur dire ne les rassurait. Après tout, la menace du paludisme plane sur deux vies et non pas une seule. Et pourtant, celles qui arrivent à se rendre à l’hôpital sont celles qui ont le plus de chance », selon elle.

Il est extrêmement important de prévenir l’infection des personnes les plus à risque. Unitaid apporte son appui à un ensemble d’interventions visant à protéger les femmes enceintes, notamment la fourniture optimisée de médicaments anti-paludisme, le soutien à l’introduction de moustiquaires plus efficaces et des stratégies innovantes de lutte anti-vectorielle.

Pendant la Journée internationale des femmes et chaque jour, Unitaid continue de s’engager afin de résoudre les défis complexes auxquels doivent faire face les femmes touchées par ces maladies évitables et traitables et de garantir un accès équitable aux soins à toutes et à tous.

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