Appel à propositions : De meilleurs outils pour le diagnostic et le traitement du paludisme à P. vivax

Date Posted
7 February 2019
Call Status
Closed
Échéance

mercredi, 17 avril 2019 à 00h00

Contexte

Plus d’un tiers de la population mondiale, soit plus de 2,5 milliards de personnes, est exposé au paludisme à Plasmodium vivax (P. vivax), la deuxième forme de paludisme la plus répandue. P. vivax est présent dans les pays à forte charge de morbidité, mais représente également plus de 70 % des cas de paludisme dans les pays proches de l’élimination de la maladie. Ce parasite peut entraîner une maladie grave et la mort, et représente une charge financière très importante pour les patients et leurs soignants. Les personnes à haut risque d’infection comprennent les populations migrantes, les personnes pauvres qui vivent en milieu rural et d’autres populations marginalisées, ainsi que les enfants de moins de 5 ans qui encourent le plus grand risque de conséquences néfastes sur la santé du fait de leur infection.

A la suite de l’infection par P. vivax, les parasites peuvent rester quiescents dans le foie de la personne affectée, se réveiller plus tard et entraîner des rechutes de paludisme. Ces rechutes sont une cause importante de morbidité et de mortalité et contribuent de manière significative à la transmission de la maladie. Le traitement complet du paludisme à P. vivax nécessite deux traitements : l’un pour soigner l’infection aiguë (au stade sanguin) et l’autre pour éliminer les parasites du foie et prévenir les rechutes, également connu sous le nom de « traitement radical ». Le traitement radical actuel consiste en un traitement quotidien à la primaquine pendant 14 jours, avec pour conséquences une mauvaise observance de la thérapie. A cela s’ajoute le fait que la primaquine peut entraîner une anémie hémolytique aiguë (destruction des globules rouges) chez les personnes présentant un déficit héréditaire en glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6PD). Le déficit en G6PD est une anomalie génétique courante dont la prévalence et la gravité varient selon les pays. Le manque d’accès aux tests de dépistage du déficit en G6PD et les problèmes d’innocuité qui en découlent ont entravé l’usage généralisé de la primaquine.

Le traitement radical chez l’enfant est également compromis par l’indisponibilité de la primaquine de qualité garantie dans les dosages et formes galéniques pédiatriques. Parmi les obstacles à l’approvisionnement en primaquine sous forme pédiatrique figurent notamment le caractère restreint et fragmenté du marché, la manque de clarté des fabricants à décider des dosages à privilégier, aucun produit n’était éligible à la préqualification de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) jusqu’en 2016 et les difficultés techniques à mettre au point des comprimés sécables à faible dose. En l’absence de primaquine adaptée aux enfants, les prestataires ont plusieurs options : fractionner les comprimés à dose plus forte ou bien les écraser et risquer ainsi un sous-dosage ou une overdose, ou encore ne pas administrer de primaquine.

Nouvelles opportunités

Plusieurs nouveaux outils présentant un potentiel important d’amélioration de la prise en charge des cas de paludisme à P. vivax deviennent disponibles. Et notamment un nouveau médicament pour le traitement radical – la tafénoquine – qui sera disponible en dose unique. Toutefois, en raison du risque d’anémie hémolytique aiguë chez les personnes atteintes d’un déficit en G6PD, il faudra procéder à un test de dépistage du déficit en G6PD en utilisant des dispositifs d’outils diagnostiques quantitatifs afin de statuer sur l’éligibilité à l’usage de la tafénoquine. Pour favoriser un accès à plus grande échelle, une bonne compréhension des contextes où la tafénoquine peut être utilisée en toute sécurité tout en parvenant quand même à ceux qui en ont besoin, sera nécessaire.

Un accès élargi au traitement radical pourrait réduire de manière significative les rechutes, la transmission ainsi que l’incidence globale du paludisme à P. vivax. Cela permettrait de renforcer les initiatives destinées à diminuer l’incidence du paludisme et la mortalité due à cette maladie, et de les déployer afin de progresser vers l’élimination du paludisme, le troisième objectif de la Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030 de l’OMS.

Cadre de l’appel à propositions

Dans le cadre de cet appel, Unitaid sollicite des propositions de projets à propos d’interventions destinées à accélérer la mise à disposition, l’adoption et l’usage à grande échelle de dispositifs améliorés de diagnostic et de traitement du paludisme à P. vivax, et qui proposent notamment :

  • La mise en place d’un approvisionnement en primaquine pédiatrique de qualité garantie et l’appui à l’introduction précoce de la tafénoquine pédiatrique

Les activités peuvent proposer notamment l’appui à l’entrée sur le marché de la tafénoquine pédiatrique, incluant des études supplémentaires si nécessaire, et son intégration dans des projets pilotes au niveau des pays le cas échéant. Des travaux distincts et ciblés peuvent soutenir la disponibilité de primaquine de qualité garantie dans les dosages et les formes galéniques adaptés aux enfants. Il pourrait s’agir notamment d’inciter et d’aider les fournisseurs à introduire sur le marché des produits dont la qualité est garantie et de leur apporter la confiance dans un marché viable nécessaire (par exemple, au moyen de prévisions coordonnées, de demande consolidée etc.).

  • La mise en œuvre pilote d’outils concernant le traitement radical du paludisme à vivax dans certains pays

La mise en œuvre de pilotes devra permettre de générer des modèles en vue de l’introduction de nouveaux outils et approches pour permettre d’optimiser le traitement radical en termes de faisabilité opérationnelle, d’innocuité et de rentabilité. La question clé à laquelle il faudra apporter une réponse est celle de savoir où déployer les tests de dépistage du déficit en G6PD et la tafénoquine dans le cadre d’une stratégie plus large de traitement radical, sachant que leur portée sera plus grande pour les niveaux de soins les moins élevés dans le système de santé. Les pays-cibles devront représenter un éventail varié de contextes géographiques et de niveaux d’endémicité palustre.

Les projets pilotes devront viser à l’adoption des outils du traitement radical dans les pays cibles, et proposer une feuille de route pour le déploiement optimal des tests de dépistage du déficit en G6PD, de la primaquine et de la tafénoquine, de façon plus générale. Cela comprend notamment la production de données factuelles pour étayer l’orientation opérationnelle, une attention particulière étant accordée à la coordination de l’approvisionnement et de la distribution des produits de qualité garantie nécessaires au traitement des cas de paludisme à P. vivax. Avec l’adoption croissante de nouveaux outils dans le cadre de la mise en œuvre de projets pilotes, il conviendra également d’explorer les possibilités de réduction des prix en fonction des volumes.

Les projets pilotes devront inclure l’intégration de nouveaux outils, tels que des tests de diagnostic rapide de P. vivax plus sensibles ainsi que la tafénoquine pédiatrique, à mesure qu’ils deviendront disponibles.

Un lien démontré avec les programmes nationaux ainsi qu’avec d’autres partenaires nationaux et régionaux sera essentiel afin de s’assurer que l’appropriation et la pérennité du projet soit effective au-delà de la durée des projets pilotes. L’accent devra être mis sur la traduction des résultats des projets pilotes dans des activités et outils qui serviront de support à leur transition et mise à l’échelle dans les pays pilotes et au-delà. Cela ne devrait pas se limiter aux étapes finales du projet mais plutôt viser à garantir un engagement national fort en faveur de l’adoption du produit dès le début. En tenant compte d’un objectif plus large de durabilité, les possibilités de co-financement des activités pilotes de mise en œuvre devront être activement explorées.

Les candidats peuvent soumettre des propositions pour l’un ou les deux domaines d’intervention décrits ci-dessus. Alors que l’appel vise à couvrir plusieurs régions géographiques, les propositions centrées sur les pays d’une même région seront prises en considération.

N’entrent pas dans le cadre de cet appel à propositions : la recherche fondamentale et de stade précoce, les interventions dans un seul pays, et les études à petite échelle.

Les propositions soumises doivent être clairement conformes aux objectifs énoncés ci-dessus, correspondre à l’impact escompté et présenter un bon rapport coût/efficacité, tout en étant complémentaires de projets analogues et leur apporter une valeur ajoutée.

Procédure de soumission des propositions
Pour élaborer une proposition, veuillez-vous référer au document suivant :
Pour en savoir plus

Dates importantes

4 mars 2019

Si vous souhaitez soumettre une proposition, veuillez remplir le formulaire [intention to submit (ISP) form PDF, 70 KB] et l’envoyer à proposalsUnitaid@who.int d’ici le 4 mars 2019.

17 avril 2019

La date limite de réception des propositions complètes est fixée au 17 avril 2019, 12 heures, heure de Genève (Suisse). Les propositions reçues après ce délai ne seront pas examinées.

N.B. Une proposition est considérée comme soumise seulement lorsqu’Unitaid vous aura envoyé un message électronique d’accusé de réception. (Veuillez noter qu’il ne s’agit pas d’un message automatisé et que la confirmation sera envoyée après vérification de votre soumission au plus tard le 17 avril 2019 et généralement dans un délai d’un jour ouvrable à compter de la réception d’une proposition). 

Les candidats retenus doivent prévoir d’être disponibles pour une réunion de lancement en personne avec Unitaid, à Genève, du 22 au 31 juillet (date exacte à confirmer). En outre, les candidats retenus devraient prévoir de disposer de suffisamment de ressources humaines pour préparer une première version du plan de projet d’ici début septembre.

Ressources

Réponses aux questions fréquemment posées concernant l’élaboration des propositions (document actualisé régulièrement) veuillez
Télécharger

Unitaid agit au moyen d’interventions fondées sur les marchés pour un impact au niveau du marché mondial et de la santé publique. Les propositions soumises doivent clairement démontrer l’utilisation d’approches novatrices et durables pour accélérer l’accès à de meilleurs outils de prise en charge des cas de paludisme à P. vivax. Comme cet appel peut recouvrir des activités ou éléments communs avec d’autres appels récents ou projets subventionnés par Unitaid actuellement en cours, les propositions reposant sur une démarche cohérente et intégrée sont bienvenues.

Les candidats doivent être conscients des hypothèses sous-jacentes consécutives à l’approche qu’ils proposent et doivent souligner tous risques majeurs ou autres facteurs susceptibles d’influer sur les résultats. Enfin, les propositions doivent faire état d’une voie à suivre simple, concrète et claire pour atteindre les résultats et l’impact escomptés.

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